LA BELLE UKRAINIENNE
Il y a quelques années, je partis en Ukraine pour trois mois pour y rejoindre une amie ukrainienne. Elle m’attendais à l’aéroport de Kyiv. Nous restâmes trois jours à la capitale. Nous visitâmes la cathédrale Sainte Sophie avec ses coupoles dorées, ses murs colorés et ses milliers de bougies au-dessus des autels. Puis nous prîmes le train pour Lugansk, dans le sud-est : le Donbass. Elena habitait dans une tour de huit étages dans un quartier non loin du centre ville. Je m’aperçus rapidement des graves difficultés économiques de cette région dont l’industrie du charbon était sinistrée, de la pauvreté générale de la population, de la dégradation des infrastructures de la ville. Pourtant les personnes que je rencontrai étaient accueillantes, souriantes, toujours prêtes à aider en cas de besoin.
Peu de temps après mon départ de Lugansk, des guérillas éclatèrent dans le Donbass. Lugansk fut au coeur des conflits entre séparatistes russophones et ukrainiens attachés à l’état central. Des snipers cachés sur les toits tiraient sur les habitants, la terreur était partout. La ville fut peu à peu ravagée. Je n’eus plus jamais de nouvelles d’Elena et de sa famille. Puis le 24 février 2022, la Russie entrait sur le territoire entier de l’Ukraine. Je n’ai aucun parti pris envers les belligérants qu’ils soient d’un côté ou de l’autre. Mais mon coeur se serre lorsque je vois ces milliers gens qui fuient vers un ailleurs incertain, en abandonnant leurs maigres possessions. Oh ! Quelle tristesse !…